Abstraire... littéralement du latin tirer derrière soi hors de. En art, hors du réel dit "figuratif".
Mais pour aller hors, il faut déjà traverser de long en large ce réel. Et donc le véritable "abstrait" ne peut qu'arriver au terme d'un long cheminement, y compris intérieur. On se désencombre. Aller encore plus loin que la nudité dont il est pourtant dit que c'est le maximum de l'abstraction.

"On préfère souvent un compliment menteur à une critique sincère." (Plaute)
Ayez le culte de l'esprit critique disait Louis Pasteur. A condition que cette critique ne soit pas le célèbre impôt que l'envie perçoit sur le mérite.
Car "le critique qui ne produit rien est un lâche."(Théophile Gautier)
Et "la seule critique définitive est la création."
(Maurice Lemaître)

Car "à la facilité qu'à l'esprit de se satisfaire se mesure l'étendue de sa perte." (Hegel)

... Me sont revenus à l'esprit ces mots de Tapiès.
"L'Art n'est rien dans la mesure où il n'est pas totalement et passionnément vécu, et ce n'est pas dans les bibliothèques qu'il a ses chances de l'être."

La main s'ouvre quand elle peint...
On tend une toile comme on tend une main, la main de l'autre et la sienne pour cela. Il ne s'agit pas d'étreindre mais de s'éprendre.
De conjurer les reflets de la nuit...
Donner la main ne fixe pas le lien. c'est en un même geste, qui s'offre sous la contrainte, le délier; En franchir et en passer, déjà, l'autre ligne. Le dessin va vers ce qui lie l'un et l'autre à une étendue sans nom.
Nécessité d'âme...
Tout se passe de telle manière qu'on a l'impression de n'avoir même pas son mot à dire.

L'Art est comme la prière. Une main tendue dans l'obscurité qui veut saisir une part de grâce pour se muer en une main qui donne.

Un art qui est vivant ne reproduit pas le passé, il le continue.

Un tableau achevé peut l'être aussi dans le pire sens du terme.

En attendant qu'un autre lieu soit mis en place,
passez par ici.
Et n'oubliez pas le guide à la sortie !!!