Balázs Buda sur le fil du réel
Pour reproduire le réel, il travaille ses œuvres en prenant soin qu’elles soient modulaires, hybrides entre la peinture et la broderie, un entre-deux en constante évolution.
Balázs Buda est peintre mais la peinture chez lui se brode, se coud, se confectionne.
Le réel se dessine au préalable à l’aide du fusain, du gesso et de la peinture à l’huile sur toile de lin. Il peint des lieux parisiens comme le Grand-Palais, le pont Alexandre III, le Moulin Rouge, mais aussi des paysages de pleine nature ou encore des portraits réalistes de ses proches.
Il transforme ensuite en traversant la toile de son aiguille. Fils, perles, cordes sont piquées, du macramé est parfois ajouté.
Ce qui caractérise cet artiste c’est avant tout son exigence envers lui-même et le regardeur. La nature morte répond à cette requête et lui permet de toujours faire évoluer sa technique pour reproduire avec attention et minutie le moindre détail.
« La nature morte est un tremplin pour amadouer les problèmes dans la peinture (…) Le réalisme, c’est une certaine façon d’être sincère avec le public. »
L’artiste pique, tisse, tricote, fait surface, montre, cache. Son fil continu ou intermittent resserre le sensible. Peinture et broderie ne font plus qu’une. Dans cette parfaite complémentarité, le pointillé et la hachure cousue renforce l’effet de lumière et participe à une interprétation symbolique.
« C’est toujours le sujet qui réclame la façon dont il sera piqué. »
L’éclat lumineux se charge de valeurs positives : attirance, beauté, rêve, mémoire… Certaines scènes nocturnes engendrent un contraste tout à fait nouveau. Un clair-obscur réinventé où les parties claires renforcées par les points piqués brillants, dorés, argentés absorbés et réfléchis par la toile, côtoient immédiatement les parties peintes plus sombres. Ce contraste permet d’engendrer une attention dramatique qui procure l’illusion de volume. Cette forme visible transforme l’œuvre vers un nouveau relief. Sa tridimensionnalité lui confère une tension qui s’immisce dans la souplesse du support.
Ses travaux ne sont pas toujours dans le cadre. L’artiste a ce souhait de dépasser. Un détail déborde souvent de la surface ou l’épaisseur. Cette filature préméditée sonde l’échappatoire de la planéité.
Pour être attentif à la réception intime de l’œuvre, nous sommes invités à circuler entre la vue d’ensemble et le plus petit détail. Il faut se rapprocher pour découvrir l’ardeur formelle des points brodés. Plusieurs mois sont nécessaires pour venir à bout de ce long procédé.
Mais l’artiste, animé du désir de piquer, cultive l’acceptation de la tâche.
« Je pique pour alimenter, mouvementer, embellir, donner de l’esprit. »
Balázs Buda suit le fil du textile depuis quelques années. Ce matériau, il l’avait déjà côtoyé dans le monde de la mode parisienne. La tenture brodée est arrivée légitimement, propulsée par cette expérience professionnelle et probablement aussi par ses origines hongroises. Son pays natif cultive le terreau fertile d’un riche folklore entre l’Est et l’Orient où l’art de broder est prépondérant. Paris, ville lumière, lui a permis de retrouver cette facette bohème, vivante de la Hongrie.
La peinture-tenture de Balázs Buda souligne une dualité qui correspond à notre époque.
Elle transgresse une technique ancestrale avec une perception esthétique très actuelle.
Cet artiste atypique nous embarque dans de douces rêveries et fabrique, avec un savoir-faire qui lui appartient, la diversité des existences et la poésie des espaces.
Canoline Critiks
Balázs Buda est peintre mais la peinture chez lui se brode, se coud, se confectionne.
Le réel se dessine au préalable à l’aide du fusain, du gesso et de la peinture à l’huile sur toile de lin. Il peint des lieux parisiens comme le Grand-Palais, le pont Alexandre III, le Moulin Rouge, mais aussi des paysages de pleine nature ou encore des portraits réalistes de ses proches.
Il transforme ensuite en traversant la toile de son aiguille. Fils, perles, cordes sont piquées, du macramé est parfois ajouté.
Ce qui caractérise cet artiste c’est avant tout son exigence envers lui-même et le regardeur. La nature morte répond à cette requête et lui permet de toujours faire évoluer sa technique pour reproduire avec attention et minutie le moindre détail.
« La nature morte est un tremplin pour amadouer les problèmes dans la peinture (…) Le réalisme, c’est une certaine façon d’être sincère avec le public. »
L’artiste pique, tisse, tricote, fait surface, montre, cache. Son fil continu ou intermittent resserre le sensible. Peinture et broderie ne font plus qu’une. Dans cette parfaite complémentarité, le pointillé et la hachure cousue renforce l’effet de lumière et participe à une interprétation symbolique.
« C’est toujours le sujet qui réclame la façon dont il sera piqué. »
L’éclat lumineux se charge de valeurs positives : attirance, beauté, rêve, mémoire… Certaines scènes nocturnes engendrent un contraste tout à fait nouveau. Un clair-obscur réinventé où les parties claires renforcées par les points piqués brillants, dorés, argentés absorbés et réfléchis par la toile, côtoient immédiatement les parties peintes plus sombres. Ce contraste permet d’engendrer une attention dramatique qui procure l’illusion de volume. Cette forme visible transforme l’œuvre vers un nouveau relief. Sa tridimensionnalité lui confère une tension qui s’immisce dans la souplesse du support.
Ses travaux ne sont pas toujours dans le cadre. L’artiste a ce souhait de dépasser. Un détail déborde souvent de la surface ou l’épaisseur. Cette filature préméditée sonde l’échappatoire de la planéité.
Pour être attentif à la réception intime de l’œuvre, nous sommes invités à circuler entre la vue d’ensemble et le plus petit détail. Il faut se rapprocher pour découvrir l’ardeur formelle des points brodés. Plusieurs mois sont nécessaires pour venir à bout de ce long procédé.
Mais l’artiste, animé du désir de piquer, cultive l’acceptation de la tâche.
« Je pique pour alimenter, mouvementer, embellir, donner de l’esprit. »
Balázs Buda suit le fil du textile depuis quelques années. Ce matériau, il l’avait déjà côtoyé dans le monde de la mode parisienne. La tenture brodée est arrivée légitimement, propulsée par cette expérience professionnelle et probablement aussi par ses origines hongroises. Son pays natif cultive le terreau fertile d’un riche folklore entre l’Est et l’Orient où l’art de broder est prépondérant. Paris, ville lumière, lui a permis de retrouver cette facette bohème, vivante de la Hongrie.
La peinture-tenture de Balázs Buda souligne une dualité qui correspond à notre époque.
Elle transgresse une technique ancestrale avec une perception esthétique très actuelle.
Cet artiste atypique nous embarque dans de douces rêveries et fabrique, avec un savoir-faire qui lui appartient, la diversité des existences et la poésie des espaces.
Canoline Critiks