Comme tous nos rêves
Qui à l'aube s'achèvent,
Comme ces clairs de lune,
Qui éclairent ta peau brune,
Comme ces larmes sèchées,
Par des vents déchaînés,
Comme tout ce temps gâché,
Sur de mauvais sentiers,
Comme cette vie brisée,
Sans avoir commencé,
Nourrissant mes regrêts,
Qui ne peuvent rien changer,
Me croyant grand artiste,
N'étant qu'un utopiste,
Jamais je ne pourrai,
Un jour me pardonner,
D'avoir fermer les yeux,
Oh! Dieu comme je m'en veux,

Pendant que je rêvais,
Tandis que je peignais,
L'aiguille du temps tournait,
Mais je ne m'en souciais...
Croyant peindre le temps,
Ne peignant que du vent,
Croyant les retenir,
Et ne jamais vieillir,
J'ai cherché la couleur,
Celle du fond du coeur,
Celle du fond de l'âme,
Et des rires et des larmes,
J'ai voulu sur mes toiles,
Fixer l'éternité,
La lumière des étoiles,
Par pure vanité,
Flottant dans l'irréel,
L'espace intemporel,
Dans des voies insensées,
Je m'y suis égaré.

YP

Il voulut peindre une rivière; Elle coula hors du tableau.
Il peignit une pie grièche; Elle s'envola aussitôt.
Il dessina une dorade; D'un bond elle brisa le cadre.
Il peignit ensuite une étoile; Elle mit le feu à la toile.
Alors il peignit une porte; Et il entra dans le château.