Elle
Devant moi un châssis entoilé encore emballé, je l’attrape d’une main ferme, pleine de certitudes. Je le déballe. Je le pose sur mon chevalet tout bariolé. Je m’installe.
Devant moi des pinceaux de toute forme, de toute taille, je sélectionne naturellement ceux qui me serviront aujourd’hui. Il y en a des ronds et fins ; il y en a des usés bombés, certains plus usés que bombés maintenant. Je souris. Toujours les mêmes… Je m’aperçois que ma main se dirige spontanément entre les pinceaux pour ne prendre que ceux qu’elle reconnaît.
Mes yeux rejoignent la toile encore vierge. Tout à coup, les certitudes s’évanouissent. Nous voilà toutes les deux mises à nues. Le lien se crée. Je la trouve déjà belle. Elle me laisse effleurer sa surface avec une mine de plomb afin de préparer son habillage futur… sa parure.
Voilà, place à la couleur… place au bonheur… C’est toujours un instant magique de retrouver sa palette. C’est bien elle qui donne le ton. Je mets la musique et monte le son. La bulle se forme délicatement. Peu à peu j’applique la matière sur celle qui devient au fil du temps mon Amie. L’intimité s’invite. A l’intimité s’ajoute la confiance. Je sais à cet instant que nous ne faisons plus qu’un. Nous allons ensemble certes mais vers quoi… vers l’accomplissement.
Je reste un moment face à celle qui est maintenant mon Reflet. Ma toile me renvoie ce que je suis, ce que je donne. Le ressenti est fort. L’authenticité est là. J’ai donné, elle ne m’a pas trahi… elle m’a comprise. Je lui souris.
C’est là que les choses se compliquent. Rien n’est jamais simple dans les séparations. Alors je laisse le détachement se faire tout naturellement, non sans sentiments paradoxaux. J’essaie de me persuader que tout n’est pas parfait, que je peux encore travailler, m’appliquer, voir modifier. Je veux que ce moment dure, dure encore, comme si je n’allais plus jamais peindre, comme si je n’allais plus jamais ressentir cette osmose, ce plaisir immense. J’ai raison, plus jamais je ne ressentirais ces sentiments là, car ils sont propres à ce tableau, heureusement, j’en découvrirais d’autres différents mais tout aussi intenses et profonds.
Alors je me tourne, attrape d’une main ferme, un châssis entoilé encore emballé. Je suis pleine de certitudes…
Et…
Je commence une autre histoire…
10’Scala
Devant moi des pinceaux de toute forme, de toute taille, je sélectionne naturellement ceux qui me serviront aujourd’hui. Il y en a des ronds et fins ; il y en a des usés bombés, certains plus usés que bombés maintenant. Je souris. Toujours les mêmes… Je m’aperçois que ma main se dirige spontanément entre les pinceaux pour ne prendre que ceux qu’elle reconnaît.
Mes yeux rejoignent la toile encore vierge. Tout à coup, les certitudes s’évanouissent. Nous voilà toutes les deux mises à nues. Le lien se crée. Je la trouve déjà belle. Elle me laisse effleurer sa surface avec une mine de plomb afin de préparer son habillage futur… sa parure.
Voilà, place à la couleur… place au bonheur… C’est toujours un instant magique de retrouver sa palette. C’est bien elle qui donne le ton. Je mets la musique et monte le son. La bulle se forme délicatement. Peu à peu j’applique la matière sur celle qui devient au fil du temps mon Amie. L’intimité s’invite. A l’intimité s’ajoute la confiance. Je sais à cet instant que nous ne faisons plus qu’un. Nous allons ensemble certes mais vers quoi… vers l’accomplissement.
Je reste un moment face à celle qui est maintenant mon Reflet. Ma toile me renvoie ce que je suis, ce que je donne. Le ressenti est fort. L’authenticité est là. J’ai donné, elle ne m’a pas trahi… elle m’a comprise. Je lui souris.
C’est là que les choses se compliquent. Rien n’est jamais simple dans les séparations. Alors je laisse le détachement se faire tout naturellement, non sans sentiments paradoxaux. J’essaie de me persuader que tout n’est pas parfait, que je peux encore travailler, m’appliquer, voir modifier. Je veux que ce moment dure, dure encore, comme si je n’allais plus jamais peindre, comme si je n’allais plus jamais ressentir cette osmose, ce plaisir immense. J’ai raison, plus jamais je ne ressentirais ces sentiments là, car ils sont propres à ce tableau, heureusement, j’en découvrirais d’autres différents mais tout aussi intenses et profonds.
Alors je me tourne, attrape d’une main ferme, un châssis entoilé encore emballé. Je suis pleine de certitudes…
Et…
Je commence une autre histoire…
10’Scala