Les Graines de la Révolte

Elle adore le sandwich, celui qui lui donne le goût de la saucisse, ce goût qu’elle sent s’emparer d’elle à chaque bouchée. Il y a quelque chose de presque magique dans cette saveur, une sensation qui lui permet de se perdre dans l’instant. Mais derrière elle, toujours, des voix de critiques, des mots moqueurs, des jugements. Ils la traitent de vorace, de trop gourmande, comme si son appétit était un crime. Et pourtant, chaque mot, chaque rire derrière elle, c’est une invitation à en manger plus, à ne pas s’arrêter. Le ridicule des moqueries devient pour elle une force, une motivation. Quand elle entend ces voix, elle prend encore plus de plaisir, comme si elles lui donnaient l’énergie de demander une double ration. Des critiques salaces, des cris, seulement des cris, comme des coups de tic-tac, perçant l’air, le son aigu de jouissance qui tranche une pomme. D’un geste sûr, empli de désir, il la divise en trois morceaux égaux. 'Ça, c’est pour toi', dit-il en désignant une part, 'et celle-là, pour moi', ajoute-t-il. Puis, dans une accélération frénétique, ils se déplacent, leurs mouvements perturbent l’espace, dérangent, renversent tout sur leur passage. ....elle d’un air détaché, Pense ...Elle se voit intérieurement d'aimer ça, car elle le pense que c'est'elle. Elle se fait couper de bonheur en cette pomme d'ètre tous en sueurs, d’un geste assuré, comme pour répondre à toutes les critiques qui l’entourent. "Men donner plus de graines, en planter plus, en avoir plus, en aimer plus", voilà ce qu'elle se dit, en criant que c'est bon! comme un mantra qu’elle répète pour se donner la force d’avancer. À chaque coup de reins, elle s'imagine récolter des pommes ce qu'elle a semé, en multipliant les petites graines qui vont nourrir son désir. Elle sait que chaque critique est une graine, une opportunité d'en récolter plus. « C’est bon!!!! donner moi plus », dit-elle en souriant, comme si elle était la seule à comprendre le secret de cette équation. Elle découpe la pomme, la divise en trois morceaux égaux, sans hésiter. « Ça, c’est pour toi, celui-là pour moi, et l’autre pour lui », dit-elle d’un air détaché, presque mystérieuse, comme si ce geste avait un sens plus profond que celui qu'on lui accorde. Elle aime cette sensation, cette idée de contrôler la situation. Peu importe les jugements, elle fait son propre chemin, prend sa part de ce monde, et continue de nourrir ses rêves, ses envies, ses désirs. Chaque critique devient une graine à planter pour que demain elle puisse en récolter plus encore.presque mystérieuse. Ses cheveux bougent, flottent dans l’air, comme un siphon d’eau qui se bouche et se débouche dans un tourbillon sans fin. Chaque mouvement qu’elle fait semble briser la réalité, comme si elle faisait naître une nouvelle forme d’existence autour d’elle. Et ses yeux… Ces yeux hypnotisent tous ceux qui osent la regarder directement. Quand elle les fixe, c’est comme si une force invisible les attirait, les faisait vaciller. Ceux qui croisent son regard sont happés dans une danse étrange, un tourbillon d’images et de désirs. Ils baissent les yeux, détournent la tête, comme s’ils savaient qu’ils ne peuvent pas lui résister. Et dans cette atmosphère où tout semble se jouer, elle reste là, calme, impassible, une reine invisible de son propre royaume. Aucun mot n’ose franchir ses lèvres, mais tout son être crie « Moi aussi, je viens ». C’est une présence silencieuse, une autorité naturelle. Elle n’a pas besoin de dire grand-chose. Chaque geste, chaque mouvement est un défi, une invitation à voir plus loin, à comprendre un peu mieux ce qui se cache derrière le masque de la simple voracité.