La Mélodie de l'Air Retrouvé

Histoire de la mélodie des rêves et de l’air retrouvé Tous les soirs, à la même heure, un groupe de rêveurs se réveille. Pas de réveil brutal, pas d’alarme stridente. Non, ici, on se réveille tous ensemble, comme dans une danse lente, et la magie commence dès que les deux heures frappent. C’est une heure suspendue, un moment où l’on oublie tout, où chaque respiration devient une note dans une mélodie ancienne. La musique, douce et envoûtante, commence à flotter dans l’air. Cette femme mariée en son corps, qui dégonfle son ventre, qui gonfle, qui dégonfle, fait de la musique à l’accordéon et s’allonge, prenant en direction de donner la parole en silence. Ses souffles profonds et mélancoliques remplissent la pièce. Chacun de nous, l’esprit encore flottant entre le rêve et la réalité, laisse la musique pénétrer son être. Les poumons se gonflent lentement, avec la mélodie, chaque inspiration devient un voyage. La mission de cette nuit-là est étrange, mais claire. Il faut faire gonfler les poumons, comme si l’air frais était la seule chose capable de nous maintenir en vie, de réveiller nos sens. Il faut aussi lever le menton, comme pour capter chaque brise légère, chaque souffle invisible qui s’élève dans la pièce. Une vraie bouffée d’air, pas ces simples nuages passagers, mais un vent pur qui nettoie l’âme et chasse les ténèbres du monde extérieur. Et pendant que l’accordéon continue de jouer, une étrange sensation s’installe. C’est comme si chaque note devenait un souffle plus profond, un sourire plus grand, un petit rayon de lumière dans l’obscurité. Nous respirons tous à l’unisson, chacun tirant de l’air comme si nos poumons s’ouvraient pour la première fois. Et à chaque souffle, à chaque mouvement, il y a comme une guérison. "Fais-le monter," nous dit la voix douce de l’accordéon, "Monte-le, et fais-le vibrer." Et, sans vraiment comprendre pourquoi, nous obéissons. Les poumons se remplissent, l’esprit se dégage, le cœur bat au rythme du vent qui souffle à travers les touches d’acier. Et quand, enfin, le dernier souffle s’échappe et que la musique s’éteint doucement, tout est plus léger. Les corps sont détendus, l’esprit vidé de toute lourdeur. Nous avons retrouvé l’air, et dans cet air, une sensation de paix nous enveloppe, nous laissant prêts à plonger dans un autre monde, celui des rêves sereins, où chaque respiration est une mélodie. Ainsi, chaque soir, pendant deux heures, nous nous éveillons, ensemble, respirant à l’unisson, avec cette musique d’accordéon qui nous guide pour gonfler les poumons, les porter avec nous, et les porter partout. C’est un souffle propre, qui chasse la pollution de la tristesse et qui serre nos âmes dans une étreinte douce. L’air retrouvé, pur et léger, devient notre plus beau bagage, pour marcher ensemble dans la lumière de la clarté, au bon moment de la journée.