Artiste : Hzahra
Biographie de l'artiste :
Haja Zahra Bouali & Son monde artistique
Je suis née en 1938 dans une ville côtière du Maroc, El Jadida, autrefois appelé Mazagan. J’y ai vécu jusqu'à l’âge de CM2. Je suis l’ainée d’une fratrie de quatre sœurs.
A l’âge de 6 ans, j’ai perdu mes parents, ma mère Aziza Bente Al Caid Bouali Ben Idriss et mon Père Bouali Ben El Hachimi Ben Mhammed. Et tout a basculé... le destin. Une longue histoire de déchirement, qui a commencé par une séparation des quatre sœurs, juste après mon CM2 à l’école de Madame Amor. Les deux petites sont restées à El Jadida et moi et ma grande sœur avons pris le chemin de la vie rurale vers El Maride, un douard à quelques kilomètres de Sidi Bennour, anciennement Ouled Bouzerrara El janoubia.
J'ai dû grandir plus loin de ma ville natale Mazagan, chez mon oncle cheik Si Driss. Je terminais mon de cycle primaire dans une école à Derb El Hajare pour entamer naturellement une vie de collégienne, mais le destin a décidé autrement. Une vie totalement rurale loin des maîtres et maîtresses, loin des tabliers et des bancs d’écoles, loin de la vie dans le quartier de Derb El Hajre. Ainsi, il a fallu durement apprendre ce nouveau mode de vie pour moi et ma sœur, apprendre en premier lieu à être séparée de nos deux autres sœurs. Apprendre le quotidien, comment faire le pain et allumer le four que l’on appelle friana, Comment traire les vaches, comment mettre en route la metroussa (salle de bain), comment gérer les khamassa, comment transformer la laine en tapis, en habillement et djlabba, comment faire du beurre, comment … la listes des « comment» pour les jeunes écolières était si longue pour nos âges. Les années ont passé… avec énormément de souvenirs.
Dans ce Dourad j'ai rencontré le père de mes enfants un militaire fils de Kalifa Si Jillali, nous avons fait le tour du pays. Les lieux de naissances de mes enfants témoignent largement de ce marathon militaire : Fès, Sidi Bennour, Sefrou, El jadida, Marrakech. Mais nous avons aussi passé du temps dans le sud du pays. ( Avec la tenue militaire du père de mes enfants : feu Smail Ben Jilalli )
Les affectations des militaires sont des moments aussi de déchirement, car une fois que nous avions établi le contact avec un bon voisinage, nous partions pour une nouvelle destination, très loin avec de nouvelles façons de vivre. J’ai néanmoins beaucoup au cours de ces voyages.
J'ai toujours créé. J’ai obtenu un diplôme Singer à Marrakech, en 1971, pour la broderie et la réalisation de tricots. J’ai produit des milliers de pièces, des tapis, des couvertures en laine des haykes, ... A sidi Bennour il y avait toujours un Minjaje à la maison.
Ma force, c'est ma capacité à créer chaque jour. Puis plus tard j’ai découvert, un autre chemin plein de couleurs et de combinaisons, pleins de possibilités, un vaste monde : l’art de la peinture.
Je suis une autodidacte, j’ai commencé mes premières toiles à Paris chez mes enfants. Dès mon retour à Rabat, je remercie mes enfants, d’avoir facilité mes débuts dans ce milieu, j’ai commencé par des tableaux qui retracent ma vie dans les Marides, puis des tableaux avec des fleurs qui rappellent mon lien avec la broderie et les machines Singer. Certains toiles sont inspirées de nos quotidiens et de nos problèmes, comme les traversées des personnes en méditerranés et la pandémie de la Covid. Ces moments de création me donnent une certaine liberté. En somme, les moments où je suis devant ma toile, ce sont des moments qui permettent que mon esprit voyage à travers les couleurs et de faire des allers-retours entre le présent et mon océan de souvenirs.
Je suis très heureuse de partager ces moments avec vous et d’apporter de la gaieté, de la couleur comme en témoigne vos réactions lors de mes premières expositions. Désormais, parallèlement à la peinture, je continue à tricoter chaque jour. La créativité est un moteur formidable qui me maintient avec vous je l’espère pour encore quelques années et grâce à Dieu.
Je tiens à remercier infiniment les personnes qui m’aident de près ou de loin à faire connaître mon travail, ma collection. Ils se reconnaitront. Je remercie également la télévision RTM, qui est la première à avoir effectué un reportage chez moi révélant mon travail à l’ensemble des téléspectateurs. Je comprends que ce reportage a permis à mon œuvre de voyager au regard des remerciements que je reçois au cours de mes déplacements à Sidi Bennour, El Jadida, Rabat et d’autres villes de notre Royaume. Ce reportage a également suscité l’envie de continuer à partager mes toiles en faisant des expositions. A très bientôt et surtout, bienvenue dans mon monde artistique.
Haja Zahra Bouali
Une série de tableaux : Mes racines et la région de DoukKala
Une série de tableaux : les problèmes de notre époque
Une série à la recherche d’autres horizons
Une série de tableaux : La vie en Rose
Mail : Lui écrire
Ville : Rabat
Nombres d'œuvres :